L'école et l'intelligence

Publié le par Pierre d'Ecriture

Dans le Monde de l’éducation du mois de Mars, tout un dossier sur l’école et l’intelligence ; il pose de très bonnes questions, qui pourraient se résumer en une seule :

 

L’école travaille-t-elle contre l’intelligence ?

 

Le dossier évoque notamment les travaux de Howard Gardner sur les intelligences multiples ; d’après Gardner, nous avons tous à notre service dix formes d’intelligence :

L’intelligence langagière

L’intelligence logicomathématique

L’intelligence spatiale (la capacité de construire une représentation mentale d’un espace en 3 dimensions)

L’intelligence musicale

L’intelligence kinesthésique (savoir utiliser son corps pour produire quelque chose)

L’intelligence interpersonnelle (être capable de comprendre les autres)

L’intelligence intrapersonnelle (être capable de se comprendre soi-même)

L’intelligence naturaliste (être capable de classifier, ranger en catégories)

L’intelligence spirituelle, et,

L’intelligence existentielle (qui seraient toutes deux la capacité de s’interroger philosophiquement sur la condition humaine)

 

L’école, et pas seulement l’école française, ne s’occupe guère que des deux premières formes, la langagière et la logicomathématique, en ignorant superbement ou presque, toutes les autres.

Seuls les élèves qui sont parvenus à un bon degré de développement des deux premières réussissent dans le système scolaire actuel.

 

D’autre part, le mot « intelligence » lui-même n’a pas bonne presse dans l’univers enseignant : il n’est pas politiquement correct. Il fait trop référence à une conception « innéiste » des capacités de réussite. Le monde enseignant préfère penser en terme d’acquisitions de compétences en fonction des stimulations et des apports du milieu extérieur.

Le vieux débat entre l’inné et l’acquis n’a de toutes façons plus grandes raisons d’être  d’après les dernières recherches sur le développement du système nerveux.

Le génome d’un être humain définit un ensemble de potentialités que sa vie lui permet ou non de réaliser : « l’individu est un projet, un individu en puissance, à partir duquel l’individu réel se construit »

Inné ou acquis ? Les deux, Mon Général,  et inextricablement liés…

 

L’école n’aime pas beaucoup le mot « intelligence », mais il n’empêche qu’un élève qui tout au long de son parcours scolaire est en continuel échec n’est pas long à en tirer les conséquences…

 

Au niveau de l’estime de soi, c’est absolument catastrophique ! Et c’est ainsi que l’école, en triant les « bons » des « mauvais » fait beaucoup de casse dans le psychisme de nos enfants, ce qui entraîne malheureusement une part importante de nos élèves en mal de reconnaissance à devoir être pris en charge par psychologues et psychiatres de tout poil…

 

Faut-il être intelligent pour réussir à l’école ?

 

Ce n’est pas prouvé, loin de là…

 

Les élèves en échec sont-ils moins intelligents que les autres ?

 

C’est prouvé que non pour la grande majorité d'entre eux…

 

L’école rend-elle intelligent ?

 

Cela reste à prouver…

Publié dans Mots à réfléchir

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T
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J
Ce que tu mentionnes, Thisbé, ne m'étonne pas du tout : il y a vraiment beaucoup trop d'enseignants qui cataloguent ainsi les élèves. En maternelle, c'est encore plus inacceptable ! Le système scolaire sélectionne malheureusement plus qu'il n'éduque réellement...Oui, Benoit, c'est tout à fait exact. Il se pose de plus en plus le problème des enfants dits "hyperactifs", ou encore celui des enfants qui ont perdu tout repère. Que l'on soit du côté des élèves ou que l'on soit de celui des profs ou des instits, rien n'est simple et, bien souvent, les enseignants souffrent autant que leurs élèves.
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B
L'association qui se fait souvent entre comportement et intelligence est souvent la première cause du dérapage de cet étiquetage en bas âge des enfants.<br /> <br /> Et je ne sais pas pour la France, mais au Québec, le ratio enseignants/élèves n'est rien pour aider les élèves, ni les enseignants d'ailleurs (dont plusieurs décrochent de la profession ou se tapent des «burnout».
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T
je me souviens d'une reflexion de la maîtresse de ma fille en moyenne section à la maternelle. J'animais une fois tous les quinze jours la bibliothèque et j'avais des difficultés à avoir un peu d 'attention de certains enfants.La brave dame me dit un jour que dès la maternelle, selon le comportement et les aptitudes une institutrice pouvait dire quels enfants iraient au BAC et lesquels resteraient sur une voie de garage. Ce que je peux dire moi, après cinq années, c'est qu'elle s'est trompée sur au moins deux des quatres enfants visés. Cependant les deux turbulents étiquettés "incapables d'apprendre et de s'integrer" n'ont-ils pas été jugés et condamnés un peu trop tôt? Je serais assez curieuse de jeter un oeil sur leur dossier scolaire et de savoir quel genre de boulet ils trainent à cause de cette vision étriquée de leurs possibilités. <br /> <br /> Bise Thisbé
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