Miniature biblivore

Publié le par Pierre d'Ecriture

C'est Juliette qui a lancé le sujet cette semaine :

Les livres où l'on se perd et les livres où l'on se trouve...

De la même façon que Juliette, les livres dans lesquels je me suis perdu, en général, c'était ceux imposés par le lycée, et l'exemple le plus flagrant qui me vient à l'esprit c'est "Un amour de Swann" de Proust. Il y a eu aussi "Eugénie Grandet" de Balzac, et puis quelques pièces de théâtre, des grands classiques, ou des poètes qui me sont littéralement sortis par les yeux et les trous de nez à force de commenter par le menu et dans les moindres détails chaque mot, chaque ver, et de supputer pourquoi il a choisi ce mot-là plutôt qu'un autre, pourquoi il a tourné sa phrase comme ça et pas autrement... J'ai toujours trouvé qu'il n'y avait pas plus meurtrier pour tuer l'émotion ! Et souvent pour très, très longtemps... Car, la plupart des fois où, bien des années plus tard, je me suis efforcé de revenir à une oeuvre étudiée au lycée en cours de français, ce fut un véritable fiasco...

Par contre, les bouquins dans lesquels je me suis trouvé, ceux qui ont été réellement fondateurs pour moi, ceux qui m'ont donné envie d'écrire, ceux qui m'ont procuré d'extraordinaires émotions, eh bien, comme par hasard, je les ai découverts tout seul et jamais, au grand jamais, un prof ne m'en a parlé ni au collège ni au lycée...

Le premier auquel je pense, c'est "Des souris et des hommes" de John Steinbeck, ensuite viennent "Germinal" d'Emile Zola, "La gloire de mon père" et "Le château de ma mère" de Marcel Pagnol, "Sur la route" et "Les clochards célestes" de Jack Kérouac, et "L'écume des jours" de Boris Vian...

Tous ceux-là sont réellement, pour moi, des livres fondateurs...

Heureusement que personne ne m'a obligé à les étudier : d'ailleurs, si l'on y songe, quel malheur que d'étudier une oeuvre d'art; l'émotion, ça se vit, ça ne s'étudie pas...

Publié dans Mots pour le dire

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